le mardi 31 août 2010
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Cette banderole ne fait pourtant pas l\'unanimité. Trois associations - Association France Palestine Nord - Pas-de-Calais, la Communauté palestinienne du Nord et l\'Union juive française pour la paix - s\'en offusquent et appellent à manifester jeudi à 18 h devant l\'hôtel de ville. Ces militants voient en Guilad Shalit « un soldat de l\'armée israéliene d\'occupation de la Palestine, c\'est à ce titre qu\'il est détenu ». À leurs yeux, il n\'est donc pas otage mais prisonnier. Ils réclament l\'abandon de banderoles similaires, la libération des prisonniers palestiniens, notamment de Salah Hamouri, et l\'application des droits nationaux du peuple palestinien.
« Cette inconditionnalité en faveur d\'un membre d\'une armée d\'occupation contraste avec l\'attitude des dirigeants français à l\'égard d\'un innocent, toujours en prison après un jugement par un tribunal militaire en territoire occupé à savoir Salah Hamouri, dont le seul passeport est un passeport français. Elle n\'est guère supportable, pas plus que l\'affichage de la municipalité de Villeneuve d\'Ascq en faveur d\'un membre de l\'armée israélienne », tempêtent les protagonistes, organisateurs de la manifestation, dans un communiqué. Une délégation espère être reçue jeudi par le premier magistrat, Gérard Caudron.
« Guilad Shalit est un otage ! Il n\'est pas un soldat, il effectuait son service militaire ! Il ne peut pas recevoir de visite, même la Croix-Rouge ne peut pas le voir. », proteste-t-on dans le milieu associatif villeneuvois. Sewa W. Lassey accueille pour sa part avec calme l\'appel à la manifestation. « Je ne peux pas réagir à un événement qui n\'a pas eu lieu. Je suis juriste de formation et je n\'ai pas l\'habitude de me précipiter. » Farouche partisan de la « légalité », il leur accorde, dans un sourire, « le droit de manifester, même contre une demande de libération d\'un citoyen français. Libre à eux ! »
Gérard Caudron, de retour d\'Haïdiri, en Grèce, où il a inauguré la place « Villeneuve d\'Ascq » ne cache pas son agacement. « Cette banderole ne devait rester que quelques jours, symboliquement... Je ne peux pas empêcher des gens de transformer un geste humanitaire en une guerre de religion. Ils peuvent manifester, c\'est la démocratie mais ils ne m\'impressionnent pas ! Je suis dans le camp des gens de bonne volonté et partisan de la paix au Moyen-Orient. Et si un cas semblable existe du côté palestinien, j\'entamerai une démarche semblable ! » L\'édile recevra-t-il la délégation contestataire ? « Ils prendront rendez-vous comme tout le monde ! »